-
Ça m'a donné une vie décente.
-
Avant, je dépendais de mon mari.
-
Mais grâce au revenu de base,
les choses ont changé pour moi.
-
Lorsque je réalise de beaux habits
et que je peux les vendre,
-
Alors je me sens bien,
et j'y suis pour quelque chose.
-
Bonsoir, bienvenue dans Panorama,
-
oubliez tout ce que vous pensiez et pensez encore
au sujet du travail et des revenus,
-
nous faisons ce soir table rase de tout cela
-
pour laisser place à une autre idée:
un revenu de base pour tout le monde
-
Sérieusement,
que se passerait-il
-
si tout le monde dans notre pays
recevait dès 18 ans
-
1500 euros par mois du gouvernement ?
-
Ceux qui veulent gagner plus d'argent
peuvent travailler pour compléter ce revenu de base,
-
Ceux qui se contentent de ces 1500 euros
peuvent faire d'autres choses plaisantes.
-
En revanche, nous supprimons
toutes les autres allocations
-
telles que les revenus d'intégration,
pensions, allocations de chômage etc.
-
Tout simplement, 1500 euros par mois.
-
De façon inconditionnelle,
jusqu'à la fin de vos jours
-
Je vous entends déjà dire :
"C'est de la folie"
-
Alors continuez de regarder ce qui suit,
-
car vous verrez que les Suisses
vont organiser un referendum
-
sur ce revenu de base
et que dans la pratique, ça existe déjà
-
Notamment dans un village de Namibie.
-
Un reportage de
Alina Kneepkens et Jozef Devillé.
-
Notre pays est à l'arrêt,
nous sommes les champions mondiaux
en matière d'embouteillages
-
1 employé sur 10
est à la maison à cause d'un burn-out
-
et aucun pays ne devance la Belgique
-
en consommation d'anti-dépresseurs
et de somnifères.
-
Nous travaillons jusqu'à épuisement,
mais gouvernement après gouvernement,
-
on nous demande de faire un effort,
-
car nous devons encore travailler plus
-
et le gouvernement doit économiser.
-
Le gouvernement doit de toute façon
atteindre son objectif budgétaire
-
Ce seront plutôt des mesures
-
dans le cadre du remaniement budgétaire.
-
Et maintenant nous devons
diminuer les dépenses avant tout.
-
Il n'y a pas d'argent en Flandres,
ni au fédéral.
-
Les efforts sont déjà lourds
et le deviendront encore davantage.
-
C'est aussi un choix que nous faisons.
-
Il y a un sentiment que beaucoup
n'en peuvent plus
-
et que la classe moyenne est
pressée comme des citrons.
-
La population active en Belgique est très inquiète.
-
On entend souvent dire
qu'il n'y a pas d'alternative,
-
que l'on ne peut pas faire autrement
que d'épargner.
-
Mais il existe une grande idée
pour réformer les subsides de l'état
-
Cette idée intéresse autant les partis de gauche
que de droite
-
Il s'agit d'un soutien minimal:
un revenu de base garanti
-
A quoi ressemblerait le monde
si tout le monde recevait un revenu,
-
même ceux qui ne trouvent pas un emploi?
-
Une utopie où tout le monde
reçevrait de l'argent?
-
La Suisse va peut-être remplacer
sa politique en matière de pauvreté
-
par un revenu de base inconditionnel.
-
Un revenu de base inconditionnel,
qu'est-ce que c'est?
-
Comme son nom l'indique,
chacun à partir de 18 ans,
-
quelque soit son sexe ou
ses ressources actuelles
-
reçoit un revenu de base,
de la part du gouvernement,
-
de façon inconditionnelle,
qu'il ait un emploi,
-
qu'il étudie ou reste à la maison
pour s'occuper des enfants,
-
tout le monde reçoit la même chose pour
pouvoir subvenir à ses besoins de base.
-
En plus du revenu de base, vous pouvez
travailler et gagner autant que vous voulez.
-
En Belgique,
un certain nombre de personnes travaillent
-
sur le revenu de base,
depuis les années 80.
-
Ainsi, Philippe Van Parijs a créé
à l'époque un groupe de travail
-
avec entre autres Guy Standing
et Roland Duchâtelet.
-
Nous connaissons bien Dûchatelet,
fondateur du parti politique "Vivant"
-
mais il est surtout connu pour être propriétaire
de quelques équipes de football.
-
Quant à Francine Mestrum, elle est l'une des rares,
-
mais farouches opposantes.
-
Le psychiatre Dirk de Wachter et
Sarah van Liefferinghe du Parti Pirate
-
voient les avantages du revenu de base
pour le bien-être des gens.
-
Nous voyons à quel point
certaines personnes sont coincées
-
dans cette course au "travailler plus,
plus fort et plus longtemps"
-
afin de pouvoir plus consommer
et que l'économie puisse croître.
-
Mais comme beaucoup de gens, nous sentons
que ce modèle nous frustre,
-
nous épuise
et nous vide émotionellement.
-
Beaucoup de personnes n'arrivent plus
à travailler,
-
et viennent chez moi en disant:
"Docteur, aidez-moi, je n'en peux plus"
-
et aider, en tant que docteur, ça veut dire
les déclarer en incapacité de travail.
-
Ces dix dernières années,
le nombre de personnes
-
qui sont en incapacité
de travail périodique
-
a augmenté de 50%,
-
nous devons commencer à repenser tout ça
à un niveau fondamental
-
et le revenu de base
est l'une de ces choses fondamentales
-
qui peut donner l'impulsion nécessaire.
-
L'heure du revenu de base est arrivée.
C'est maintenant.
-
Parce qu'avec la mondialisation
qui a commencé dans les années 80,
-
le nombre de personnes sur
le marché mondial du travail
-
a quadruplé.
-
Donc, pendant les 30 dernières années,
on a constaté une pression à la baisse
-
sur nos salaires réels.
-
L'économiste britannique Guy Standing
-
a organisé la plus grande expérimentation
sur le revenu de base de tous les temps.
-
En Inde, 20.000 personnes ont reçu
un véritable revenu de base pendant 2 ans.
-
Il va partager au monde entier
-
les résultats incroyable de ce projet.
-
Récemment, il a été invité à Bruxelles
-
à l'initiative
de l'ex-commissaire européen
-
du travail et des affaires sociales,
Lazlo Andor.
-
Merci beaucoup.
-
Le pire serait de
retourner à l'ancienne norme.
-
Le professeur Standing travaille
à l'Organisation Internationale du Travail.
-
Il parle dans ses livres
-
de la sous-classe grandissante
de notre société
-
et de ce qu'il appelle "le précariat".
-
Le précariat est constitué
de plusieurs millions de personnes
-
qui sont exposés à un
travail insécurisant.
-
Sans savoir vers où ils vont
-
Ils n'ont aucune carrière en vue.
-
C'est une tendance dans laquelle nous nous trouvons depuis les années 80
-
avec Tchatcher et Reagan
-
et après 30 ans de "l'avidité c'est bien"
-
il est temps de passer à autre chose.
-
[Investissez dans les personnes, pas dans les armes]
-
[TAISEZ-VOUS et TRAVAILLEZ!]
-
[Pas d'économie sur notre avenir !]
-
[Plus fort? Plus vite? Plus longtemps?
Comme des Machines?]
-
Et cette incertitude
est extrèmement stressante.
-
Les personnes qui sont dans le précariat
vivent la plupart du temps
-
sous la menace
d'un endettement intenable.
-
Au moindre accident,
ils se retrouvent à la rue.
-
Nous sommes actuellement, selon les pays,
2 à 3 fois plus riches par habitant
-
que dans les années d'or des '60
-
et nous sommes toujours confrontés
-
à un taux de chômage énorme.
-
Les gens ont peur pour leur emploi
-
et pourtant nous sommes 2 à 3 fois plus riches.
-
Ne sommes-nous pas tous dans l'erreur?
-
La pauvreté est résolue par le revenu,
-
il faut donc donner des prestations aux pauvres
qui soient assez élevées,
-
ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
-
En cela, les défenseurs du revenu de base
ont entièrement raison,
-
les pauvres ont besoin d'un revenu
-
pour vivre dignement.
-
Pour voir de nos propres yeux
ce qu' un revenu de base
-
change pour les personnes pauvres,
nous avons voyagé en Namibie,
-
un pays de grands contrastes.
-
Les profits énormes
de l'exportation de diamants
-
contrastent fortement avec la situation dangereuse
-
celle d'une population qui vit dans la pauvreté.
-
Otjivero est un pauvre village dans le désert
-
où les gens n'ont rien du tout.
-
Nous étions pauvres et sales,
Ici à Otjivero.
-
Mais grâce au revenu de base
nous avions de quoi manger et un toit pour dormir.
-
Otjivero a été choisi en 2009
pour une expérimentation
-
dans laquelle les 930 habitants recevaient
100 dollars namibiens par mois
-
soit environ 7 euros par personne.
-
Il n'y avait pas de conditions,
les gens étaient libre de choisir
-
ce qu'ils feraient avec cet argent.
-
Les gens vivaient principalement dans des maisons
-
en plastique et en carton.
Et grâce au revenu de base
-
on a constaté après 6 mois à un an
-
qu' Otijvero commençait à changer.
-
Le Conseil Namibien des Églises,
quelques syndicats et des ONG
-
ont apporté les fonds nécessaires
à ce projet exceptionnel.
-
Le prêtre Wilfred Diergaart
et l'évêque Zephania Kameeta
-
avaient choisi Otjivero comme endroit idéal
pour cette expérimentation.
-
Ce morceau de terre perdu dans le désert
-
est habité
par différents groupes ethniques.
-
Les scientifiques Claudia et Dirk Haarmann
-
ont effectué des recherches intenses sur place,
-
et en coopération avec l'université de Cape Town
-
ils ont analysé les résultats.
-
Au début on s'est dit que 100 dollars
namibiens ce n'était pas grand chose
-
que ça ne créerait pas beaucoup de différence,
si ce n'est en termes de sécurité alimentaire
-
que ça aiderait juste les gens
au quotidien face à la pauvreté.
-
Mais en fait,
nous avons été très surpris des résultats
-
la malnutrition a diminué de 42 à 10%.
-
Les gens avaient assez pour se nourrir.
-
Mais les gens
ont vraiment commencé à se bouger
-
et ont pris leurs vies en mains.
-
Il y a eu un véritable processus
d'autonomisation dans le village.
-
Grâce au revenu de base,
mon activité à prospéré.
-
Je suis charpentier,
je fabrique des lits par exemple.
-
Nous avons réflechi
à comment améliorer nos vies
-
Marie-Rose s'est installée comme coiffeuse.
Elle vend aussi du pain et des biscuits.
-
C'est mon boulot.
-
Elle me paye pour cela.
-
C'est ce qu'on appelle le pouvoir d'achat :
dès que vous donnez de l'argent aux gens,
-
ils peuvent aussi le dépenser.
-
La plus grande réussite que j'ai vu ici,
-
c'est la création de la boulangerie
-
grâce au produit de cette allocation de base.
-
Je m'appelle Frida.
-
Cette boulangerie
est maintenant auto-suffisante
-
Si vous donnez de l'argent à quelqu'un,
pourquoi deviendrait-il paresseux ?
-
Moi par exemple, je ne suis pas fainéante,
on m'a redonné de l'espoir,
-
et je suis occupé tous les jours.
-
Si vous donnez de l'argent aux gens, ils peuvent décider par eux même ce qu'ils vont en faire.
-
Le gouvernement ne nous donnait
que de la farine de maïs
-
mais tout le monde n'en mange pas.
-
Comment savoir si tout le monde aime la farine de maïs ?
-
Tout le monde n'aime pas ça.
-
Alors donnez leur plutôt de l'argent
et ils décideront ce qu'ils préfèrent acheter.
-
C'est comme cela que
les adultes apprennent la vie.
-
Le revenu de base est une mesure d'adulte,
pas une mesure paternaliste.
-
Mais pourquoi avons-nous besoin
d'un revenu de base en Belgique,
-
alors que nous avons déjà
un système d'aide sociale si développé?
-
Hé bien, vous n'avez un revenu de base que si vous êtes le roi.
-
La Belgique a un bon filet de sécurité sociale,
-
mais il est terriblement complexe.
-
Si les gens commencent à travailler à temps partiel,
ce qui est parfois possible ,
-
alors ils gagnent moins que l'allocation de handicap.
-
Du coup, ils sont punis de faire ce choix.
-
C'est complètement contre-productif.
-
Cela vous rend dépendant, et vous sape la motivation.
-
Vous gagnez moins avec un petit boulot
-
qu'en dépendant de l'aide sociale.
-
C'est pourquoi l'un des principaux arguments
pour le revenu de base
-
dans le contexte belge ou européen,
-
c'est que le système actuel
crée une sorte de trappe à pauvreté,
-
une trappe à chômeurs,
-
parce que les allocations sont octroyées sous conditions.
-
Nous sommes arrivés à un point
où nous payons des gens
-
pour contrôler ce que les chômeurs font.
-
Et ça c'est indécent.
-
Avec un revenu de base, nous n'aurions plus besoin d'une administration énorme.
-
La redistribution des richesses implique
de dépenser plein d'argent
-
pour payer des gens qui font
quelque chose franchement inutile.
-
Ou qui pourraient être remplacés.
-
Nous pouvons faire cette redistribution
d'une manière beaucoup plus efficace
-
en donnant tout simplement un revenu de base.
-
Et les gens n'auront plus besoin de tricher.
-
D'ailleurs en fait, il n'y a pas moyen de tricher.
-
Si personne ne peut frauder
pour recevoir le revenu de base
-
alors il n'y a pas besoin de contrôle.
-
L'un des volets les plus important
de notre système social,
-
devient ainsi obsolète.
-
Qui est-ce qui cherchait à réduire les dépenses publiques ?
-
Le revenu de base est une idée
qui refuse de mourir.
-
Elle est née avec Thomas Paine en 1975.
-
Mais aussi en 1848 à Bruxelles.
-
Le philosophe libéral belge Joseph Charlier
avait écrit à ce sujet dans cette maison.
-
Sa proposition est une vraie proposition
-
de revenu de base inconditionnel.
-
Modeste, mais réellement inconditionnel.
-
N'oublions pas que l'homme
dont les besoins matériels sont assurés seuls
-
est indépendant.
-
Dans l'état actuel, l'homme qui est dans la dépendance
d'autrui pour ses besoins absolus est un esclave.
-
Et enfin un dernier extrait qui exprime bien l'ambition :
-
La solution au problème social
est aussi simple qu'immense dans sa portée
-
Ce phénomène prouve aussi
-
qu'une idée simple
peut avoir d'immenses conséquences.
-
Merci.
-
Oui, avec 2000 euros par mois, il n'y a pas besoin de s'inquiéter pour le reste de la vie.
-
Win for life – "tranquille la vie".
-
En 2010, j'ai gratté ce ticket gagnant
-
et je n'avais toujours pas
réellement réalisé.
-
Mais lorsque tu mets ton billet
dans la machine chez elle
-
et que la petite musique retentit,
tu te dis:
-
"c'est vraiment vrai"
-
Et ensuite elle m'a dit:
'oh, t'as de la chance
-
parce que c'est toujours versé
le premier du mois
-
donc à partir d'après-demain
il y aura chaque mois
-
2000 euros sur ton compte.
-
Pour le reste de ta vie.
-
Nous appellerons notre gagnante Anja.
-
Elle s'inquiète du stigmate
-
selon lequel elle paresserait
pour le reste de sa vie.
-
En fait, je travaille plus qu'avant
-
depuis que j'ai gagné à Win for Life.
-
Mais parce que je le fais aussi avec plaisir.
-
Ce que je fais en tant qu'indépendante,
ça ne me paraît pas être du travail,
-
parce que j'ai du plaisir à le faire,
mais si je n'avais pas gagné
-
je n'aurais jamais eu la chance
de faire ce que j'aime.
-
C'est juste fantastique.
-
Cette femme qui suit ses envies.
-
Elle est libre et c'est ça l'essentiel.
-
Un revenu de base
c'est un revenu de liberté
-
et ça les gens ne l'ont pas encore compris.
-
Et quand tu vois le bonheur collectif
qui est gaspillé,
-
par le fait
qu'on refuse d'y réfléchir sérieusement,
-
c'est gigantesque.
-
Pour moi, ce boulot à temps plein
-
n'est plus une pression.
-
Je crois que beaucoup de personnes
se disent qu'elles doivent garder leur job
-
parce que c'est tout ce qu'elles ont
-
tandis que pour moi c'est:
"si je perds ce job, c'est pas la catastrophe".
-
Ce que j'ai aussi constaté
en tant qu'entrepreneur,
-
ces que les gens qui aiment ce qu'ils font,
-
le font très bien et sont plus productifs
-
que ceux qui travaillent contre leur volonté.
-
C'est aussi le rôle
de ce revenu de base inconditionnel
-
en termes de capital humain.
-
Je n'aurais jamais lancé ma propre affaire
si je n'avais pas gagné à Win for Life,
-
par peur d'échouer
ou de tomber en faillite.
-
Anja avait aussi plus de soucis
avant de gagner à Win for Life.
-
Allez dis, mon sèche-cheveux est cassé.
-
Par exemple, la sécurité de la maison
délabrée dans laquelle elle vivait
-
et elle ne pouvait pas compter sur
une aide financière de sa famille
-
pour acheter une habitation digne de ce nom.
-
Je n'aurais jamais pu rêver que nous
habiterions dans une si belle maison.
-
Mais il n'y avait alors plus de problème,
-
car la banque a accepté de nous prêter de l'argent.
-
Avec ce revenu additionnel de 2000 euros.
-
Donc dans le cas de Win for Life,
c'est "For Life".
-
Mais le gros problème
c'est qu'il y a une différence énorme entre
-
10 personnes, 100 personnes,
1000 personnes sur 11 millions.
-
Mais que se passe-t-il dans la tête
de ces 11 millions de Belges
-
lorsque nous offrons à certains au hasard
-
la chance de recevoir 2000 euros par mois.
-
Arrêteraient-ils de travailler?
-
2000 c'est un montant sympa.
-
Je ne travaillerais pas directement moins,
mon mari peut-être.
-
Tu peux aller plus souvent en vacances.
Des vacances courtes.
-
Ça rendrait la vie plus agréable et facile.
-
Peut-être des transformations dans la maison?
-
J'économiserais aussi.
Je ne ferais pas des folies.
-
Alors,
tu ne dois plus travailler pour un patron.
-
J'ouvrirais mon magasin
et je démissionnerais.
-
Ouvrir un restaurant ou un magasin.
-
Je vous dis directement
que je l'utiliserais pour la bonne cause.
-
Des projets à petite échelle
de personnes qui veulent faire quelque chose
-
ou les moins nantis.
-
Les orphelins, j'en ai vraiment pitié.
-
Je peux gratter, maintenant?
-
Les réactions ici confirment
nos attentes
-
de l'effet d'un revenu de base
sur la société,
-
ça fait réfléchir sur le temps libre,
-
ça rend plus indépendant
et personne ne pense à glander.
-
Hélas.
-
Dommage.
-
Mais que pensent-ils de la mise en place
-
d'un revenu pour chaque Belge par l'Etat?
-
C'est évidemment pas une mauvaise idée,
mais ce n'est pas tenable.
-
Ce n'est pas tenable.
-
Je suis sensible à la liberté.
-
C'est un système fantastique,
si c'est pour tout le monde.
-
Si tout le monde peut décider
ce qu'il fait à côté de ça,
-
directement.
Je signe maintenant.
-
Si tout le monde le reçoit bien,
il n'y a alors plus de misère.
-
Je pense alors:
"Où vont-ils aller chercher ces sous"
-
Mais je ne vais pas gratter trop longtemps,
parce que je dois encore cuire des patates.
-
S'il y a bien un pays où il y a
assez d'argent pour un revenu de base,
-
c'est la Suisse.
-
Les citoyens du pays des banques
votent en 2016
-
sur un revenu de base pour chaque Suisse.
-
Un groupe de quelques artistes
-
se nomme lui-même
"Generation basic income".
-
Ils ont collecté
plus de 100.000 signatures
-
en ont obligé leur gouvernement
à organiser un referendum
-
via le système suisse de démocratie directe.
-
Si le "oui" l'emporte,
-
alors l'état suisse
-
sera constitutionnellement obligé
-
d'implémenter le système,
-
donc au niveau international,
la Suisse est le pays
-
le plus proche de la possibilité
d'une utopie.
-
Daniel Häni est entrepreneur et l'homme
-
derrière "Unternehmen mitte" à Bâles.
-
Un bar à café dans un ancienne banque
-
où tout le monde est le bienvenu,
sans devoir consommer quelque chose.
-
La consultation populaire est
un processus politique/
-
Mais il en ressort aussi quelque chose.
Les gens se posent des questions
-
et quand les gens se posent des questions,
ils réfléchissent.
-
C'est ainsi que naît la conscience.
-
Dans le même contexte, il y a aussi
l'action du tas d'argent à Bern.
-
Le revenu de base est en fait
une idée dans une situation
-
où tout est disponible,
en masse.
-
Ce sont bel et bien 8 millions
de vraies pièces de monnaie suisses.
-
Avec cette action, "Generation basis income"
a attiré l'attention du monde entier.
-
Tu te trouves devant ce tas d'argent
et tu te demandes:
-
que manque-t-il encore,
lorsqu'il y a tout?
-
Les Suisses peuvent encore
être soi-disant neutres.
-
Enno Schmidt est très clair:
-
un revenu de base est,
même dans un pays riche comme la Suisse,
-
possible et nécessaire.
-
Qu'il soit voté oui ou non,
est évidemment très important pour nous.
-
Nous voulons gagner.
-
Mais pour comprendre comment fonctionne
une démocratie, il faut se dire:
-
même si la majorité rejette
le revenu de base,
-
on sait au moins où on en est.
Et ça, c'est bien.
-
Enno en Co ont encore du chemin
à parcourir avec leur campagne,
-
car l'homme de la rue,
il hésite encore.
-
Je ne sais pas encore.
Il faut peser le pour et le contre.
-
J'y ai encore trop peu réfléchi.
-
Je ne peux pas dire
si je trouve ça bien ou pas.
-
Je ne sais vraiment pas encore.
-
Avec le revenu de base,
une discussion est lancée...
-
... sur ce que tu veux
réellement faire, non?
-
Je prendrais le temps
de me demander
-
si ce que je fais actuellement
est vraiment ce que je veux faire.
-
C'est une évolution.
-
C'est ce que nous faisons maintenant
comme une partie de l'histoire.
-
Il faut que beaucoup de monde
traite du revenu de base
-
et développe le potentiel
nécessaire à cela.
-
Si on réfléchit,
-
beaucoup de personnes ne peuvent
pas penser par eux-mêmes.
-
Ils se limitent à l'argument
"c'est comme ça"
-
Il doivent donc développer la rébellion,
-
tout comme les autres forces
qu'ils n'ont pas encore.
-
Alors on approche déjà
du revenu de base.
-
Bon, chers Suisses,
vous n'êtes pas non plus si exceptionnels.
-
En Europe aussi, les citoyens peuvent
lancer une initiative.
-
L'initiative citoyenne Européenne
-
est une initiative
de la Commission Européenne.
-
Christina Lambrecht du mouvement belge
pour le revenu de base
-
explique comment cela fonctionne.
-
Nous avons écrit un texte
concernant le revenu de base.
-
Nous l'avons présenté à la Commission
-
et ils ont dit:
"ok, vous pouvez y aller".
-
D'abord, nous devons atteindre le
seuil minimum de 7 pays.
-
15 pays mènent déjà campagne
et collectent des signatures.
-
En Belgique, nous devions atteindre
16.500 signatures
-
et nous en avons recueilli 19.500.
-
Lorsque je suis allée au Ministère
-
ils m'ont dit, très gentiment,
-
"Chère Madame, nous ne pouvons
rien faire avec ça,
-
pour le moment tout le monde
est occupé avec les élections
-
et l'actuel ministre de l'intérieur,
-
je ne vais pas citer son nom,
ce ne serait pas gentil,
-
elle va juste mettre ça dans un tirroir
-
et ça ne sera jamais examiné.
-
J'ai donc, chez moi à la maison,
19.500 signatures de tous ces belges,
-
du nord et du sud,
qui ont soutenu notre initiative
-
et n'ont en fait pas été écoutés
lorsqu'ils disent:
-
"voilà l'idée que nous voulons que
la Commission Européenne examine".
-
Bien, retournons en Suisse alors.
-
Par hasard, le pays
qui n'est pas membre de l'UE
-
et où une initiative citoyenne nationale
a force obligatoire.
-
Thomas est un agriculteur biologique
-
dans le merveilleux massif montagneux
de Lower Engadin.
-
Que se passerait-il, si
le revenu de base était introduit?
-
Comment vous positionnez-vous
par rapport à ça?
-
J'aurais la liberté
que je n'ai pas actuellement.
-
Le revenu de base
serait une sorte de subside.
-
Mais je continuerais à travailler.
Et il y a encore plus d'avantages.
-
Quoi par exemple?
- C'est la seule solution
-
à notre rapport perturbé...
-
... ou plutôt à notre système financier perturbé.
-
C'est en fait un problème social
qui nécessite une solution.
-
Et pour le moment, il n'y a pas de meilleurs idée
qu'un revenu de base.
-
En Suisse, l'idée est en train de murir,
-
mais qu'en est-il chez nous?
-
Nous sommes prêts à rêver
d'un avenir meilleur,
-
mais nos (in)actions quotidiennes
-
sont encore dominées
par des idées bien ancrées.
-
Le concept d'une semaine de travail
-
est un concept dépassé.
-
Le concept de la pension
à un certain âge,
-
est en fait aussi
un concept dépassé.
-
Et puis il y a aussi des robots,
qui deviennent sans cesse meilleurs
-
et ils ne tombent pas en burn out.
-
Les robots ont déjà repris
une grosse partie de notre travail
-
et ça augmentera encore de 47%
dans l'avenir.
-
Nous pouvons nous permettre
de distribuer de l'argent à tout le monde
-
et ceux qui veulent travailler
reçoivent encore plus d'argent
-
et ceux qui ne veulent pas travailler,
-
ils ne travaillent pas et ils font
ce qu'ils veulent.
-
En principe, la société est assez riche
pour pouvoir faire ça.
-
Avec le revenu de base, chacun reçoit
-
dans l'histoire de l'humanité
-
le choix de quelle sorte de travail
nous voulons faire.
-
Enfin, le marché du travail flexible
que l'on désire tellement.
-
"Le marché du travail" est un sale mot.
Les gens ne sont pas des marchandises.
-
Mais avec un revenu de base,
ça devient en réalité un vrai marché.
-
Vous pouvez dire oui ou non à un emploi.
Donc aussi non.
-
Avec un revenu de base pour tous
-
vous allez radicalement
à l'encontre du status quo.
-
La liberté doit primer et ceux qui veulent
beaucoup travailler le peuvent
-
et ceux qui ne veulent pas travailler
le peuvent aussi.
-
Power to the people.
-
Qui pourrait pourrait être contre ça?
-
Si les gens ont le choix,
ils peuvent prendre eux-mêmes des décisions
-
et devenir des citoyens responsables
et démocrates.
-
Ce n'est pas toujours intéressant pour
le monde du travail ou la politique.
-
Le revenu de base donnera aux employés
la possibilité
-
de dire non à des jobs qui ne sont
pas attirants.
-
A un récent débat sur le revenu de base
-
on a vite parlé de cet aspect.
-
Le revenu de base c'est un socle
-
sur lequel on peut bâtir une vie.
-
Pas un filet dans lequel
on peut rester prisonnier.
-
Lorsqu'on y pense, dans le fond,
-
c'est quelque chose qui n'est pas
seulement justifié,
-
mais aussi mieux pour l'économie
-
et mieux pour la santé
de notre société.
-
Ce sur quoi nous sommes
tout à fait d'accord,
-
comme je l'ai déjà dit,
-
c'est que notre marché du travail
est en train de changer profondément
-
mais instaurer un revenu de base pour ça,
ça n'a aucun sens.
-
Francine Mestrum s'oppose fermement
au revenu de base,
-
parce qu'elle est préoccupée
par la pensée libérale qui le sous-tend
-
et l'effondrement possible
de la protection sociale actuelle.
-
Il y a des milliers de personnes qui attendent,
-
qui accepteraient n'importe quel travail.
-
Donc, aucune chance que
les employeurs ne disent:
-
"nous vous payons toujours autant"
-
"oh, vous ne voulez pas faire ce job,
je vais vous payer un peu plus"
-
Cette chance est nulle.
-
Mais que peut-il alors se passer?
-
Ce qui peut se passer, ce à quoi
travaille mon organisation
-
et que nous tentons de défendre,
-
c'est une réforme du système
de protection sociale.
-
Nous avons travaillé durant 100 ans
à un système
-
de protection sociale lié à des droits.
-
Et ok, ce système ne fonctionne
pas suffisamment bien pour le moment.
-
Ca signifie qu'on doit améliorer ça,
-
mais nous ne pouvons pas
tout jeter par dessus-bord,
-
nous n'en avons pas le droit.
-
Je ne pense pas que ce soit utile
de tourner les boutons,
-
d'augmenter un peu plus les allocations
familiales pour le premier
-
et de les diminuer un peu pour le second,
-
ça n'a plus aucune utilité,
nous devons oser penser radicalement.
-
Les jeunes n'osent plus remettre
en question le système actuel
-
et ça, nous l'entendons et le voyons
aussi dans ce débat.
-
Comme la plupart des gens qui sont
venus écouter,
-
j'ai entendu de bons arguments
pour et contre.
-
Un ami à moi m'a initié au sujet
il y a 1 ou 2 ans
-
et j'y ai tout de suite été opposé.
-
Parce que je pensais: "c'est tellement une
utopie de gauche,
-
aucune personne réaliste ne peut
être pour".
-
Mais entre-temps, j'ai lu
énormément à ce sujet
-
et j'ai changé d'avis.
-
Je vois une jeune génération de gens
-
et cette jeune génération
va devoir faire entendre sa voix
-
dans les prochaines années.
-
Cette génération pense
tout à fait différemment
-
au travail, à la société.
-
Moi par exemple, je suis au chômage,
-
j'ai étudié, je suis au chômage,
-
un diplôme, toujours au chômage,
-
suivi et réussi une formation,
-
toujours au chômage,
-
d'autres diraient:
-
"j'arrête, je retourne dormir".
-
Les jeunes ne pensent pas non plus
comme la génération précédente,
-
pour eux, le monde est nouveau
et ils sont en train de le découvrir.
-
Je pense que les jeunes partent
aussi davantage du principe
-
qu'il y a de la prospérité.
-
Je trouve ça bien
qu'on réfléchisse
-
aux droit sociaux d'une personne
-
et actuellement, on insiste surtout
sur les devoirs.
-
Aujourd'hui, on pense surtout à
activer, activer.
-
Mais oui, en effet,
il y a le devoir de contribuer,
-
mais vous avez aussi le droit de
recevoir quelque chose.
-
Le revenu de base met l'accent sur
ce droit et rend heureux.
-
Alors j'aimerais vous demander,
qu'allez-vous faire
-
avec votre système de revenu de base,
face à quelqu'un qui à un moment
-
est au fond du trou,
-
il va jouer son argent un soir et
il perd tout.
-
Il n'a plus rien, que faire avec
ce genre de personnes?
-
Vous avez eu votre chance. Pas de bol.
-
Allez vivre dans le caniveau maintenant...
ou quoi?
-
Dans ce système général,
chacun sait ce que chacun reçoit.
-
Je peux donc vous dire:
-
Vous recevez un revenu de base.
Faites-en quelque chose d'utile.
-
Et vous pouvez me dire la même chose.
-
Si vous parlez avec les gens d'Otjivero,
ils vous diront:
-
"nous sommes une grande famille".
-
Ils nous ont raconté qu'avant,
les gens se fichaient des autres.
-
Lorsqu'il y avait une dispute chez l'un
des voisins, personne ne s'en mêlait.
-
Mais maintenant, ils forment une
grande famille.
-
Le revenu de base renforce donc
le sentiment communautaire,
-
mais qu'en est-il de l'inflation?
-
En tant que Belges qui consomment,
-
nous aimerions quand même savoir
-
si notre pain ne va pas tripler en une fois?
-
C'est possible que dans les faits,
ça influence les prix vers le bas.
-
Si vous distribuez un revenu de base
et que ça mène à une plus grande demande
-
de nourriture ou de services locaux,
que se passe-t-il alors?
-
Puisque les gens
ont un plus grand stimulant,
-
l'offre sera augmentée.
-
L'argent doit rouler pour
stimuler l'économie d'un pays.
-
Et surtout l'économie dans les
régions campagnardes.
-
Vous stimulez l'économie locale,
vous créez plus d'emplois.
-
Et ça mène à une substitution de l'import.
-
L'argent ne part pas,
-
comme les diamants qui
sont exportés.
-
Ca reste ici.
-
Ca rapporte plus d'argent,
-
car la production et
les rentrées d'impôts augmentent.
-
Un revenu de base peut donc générer un
potentiel de croissance.
-
Il n'y a plus besoin de projets-pilotes
-
pour prouver ce que ça peut réaliser.
-
Otijvero est un bon exemple de comment
la Namibie peut se développer.
-
Oui, la Namibie peut être cet exemple.
-
Si les autorités veulent montrer
assez de courage et de volonté politique,
-
la Namibie peut devenir un exemple
pour le monde.
-
Les gens disent tout à coup:
"Nous avons pensé durant des années
-
qu'un revenu de base en Afrique
était impossible."
-
Notre coalition a tout calculé.
-
Et selon nous, un revenu de base
est réalisable au niveau national.
-
Et pour la Belgique?
-
Est-ce payable?
-
Ce n'est pas payable.
-
Bullshit, il y a assez de prospérité
dans ce monde.
-
On sait que les 85 personnes
les plus riches sur notre planète
-
possèdent autant que les 3,5 milliards
les plus pauvres.
-
Avec le revenu de base, vous pouvez
éliminer certains postes
-
dans votre protection sociale.
-
Le revenu d'intégration par exemple, disparaît.
-
J'ai fait le calcul,
-
et il y a environ 12 à 13 milliards
qu'on peut éliminer.
-
12 à 13 milliards, vous n'y êtes donc pas.
-
Et j'invite tous les défenseurs
du revenu de base
-
à venir avec un calcul détaillé
-
et fondé du revenu de base.
-
Bien Mme Mestrum,
voici Pierre Catelin,
-
Ismaël Daoud et Axelle De Brandt.
-
Axelle et Pierre sont thérapeutes et
travaillent à leur livre
-
sur leur modèle 'revenu de base XXL'.
-
Ismaël est ingénieur et a travaillé
durant 6 mois pendant son temps libre
-
à un modèle de calcul.
-
Durant son temps libre, car nous n'avons
pas encore de revenu de base actuellement
-
pour pouvoir être des citoyens
libres et innovants.
-
Le revenu de base, dans le modèle
de Pierre et Axelle est très généreux
-
et donc mon premier sentiment
était de dire "non, c'est impossible !"
-
Mais j'ai été curieux et j'ai voulu
essayer de chiffrer et de calculer.
-
Si un jour le revenu de base est adopté,
c'est ici que ça se passera.
-
Nos députés auront moins de pouvoir
s'ils votent ça. Ça demande du courage.
-
Nous sommes ici à la Chambre,
le parlement fédéral de Belgique.
-
Ils ont voté il y a quelques temps
la sixième réforme de l'État
-
qui organise un transfert de compétence
-
vers les régions et les communautés.
-
Mais on a oublié les citoyens.
-
On devait transférer des compétences
vers les citoyens.
-
Pour ça, nous avons besoin
d'une 7ème réforme de l'État.
-
Dans mon métier, depuis un bon moment,
-
j'aide les gens
à mettre de l'ordre dans leur vie.
-
ils me disent souvent que pour ça,
-
ils ont besoin de plus d'argent
et de plus de temps.
-
Les chiffres se présentent comme suit,
-
en milliards de francs.
-
Nous avons besoin de 187 milliards d'euros
pour un revenu de base de 1500 EUR
-
pour chaque adulte,
à vie.
-
Il faut aussi 200 EUR pour chaque enfant
et pour chacun,
-
toutes les assurances personnelles possibles
payés par l'Etat.
-
Nous avons vérifié le calcul
et les chiffres semblent corrects.
-
Mais n'est-ce pas un peu trop généreux ?
-
Si on fixait
un montant moins élevé,
-
on passerait à côté de tout le potentiel
du revenu de base
-
qui est justement d'avoir plus de liberté.
-
Il y a tout d'abord les dépenses de l'État
qui deviennent superflues,
-
parce qu'elles sont remplacées.
-
L'État ne doit plus dépenser 41 milliards
pour payer les retraites,
-
parce que le revenu de base
est une sorte de pension de retraite.
-
D'autres dépenses sont évitées,
comme le chômage,
-
parce qu'il n'y a plus de chômage
dans le système du revenu de base.
-
Vous revenez 1500 euros par mois,
que vous travailliez ou non.
-
Toute une série de choses
comme les allocations
-
et les pensions
peuvent être remplacées,
-
grâce à quoi nous économisons 71 milliards
-
mais nous devons encore chercher
116, 7 milliards.
-
Grâce à une importante rationalisation
de l'appareil étatique,
-
Ismaël trouve encore 25 milliards.
-
Le troisième volet, c'est le financement
par un taxshift.
-
On va puiser chez
les personnes qui sont peu taxées.
-
Le capital par exemple est taxé en moyenne
à 6% en Belgique,
-
alors que le travail est taxé à 43%
en moyenne. C'est un grand écart.
-
L'idée est donc d'augmenter les taxes
sur le capital mobilier et immobilier,
-
afin de diminuer
les charges sur le travail.
-
Et on arrive ainsi
à un système plus équilibré
-
où les gens
ne doivent pas aller manifester
-
parce qu'ils estiment
qu'ils ont assez contribué.
-
Pour nous ça redevient une contribution
dans le sens noble du terme.
-
Ça offre une belle marge à la société.
-
Actuellement,
quand on entend le mot 'contribution',
-
on pense à une arnaque.
Alors que ce n'est pas l'objectif !
-
Il y aurait une TVA différenciée:
-
plus haute pour les produits de luxe,
plus basse sur les produits de base.
-
Mais en moyenne, on aurait un taux de TVA
d'environ 25%.
-
Ce qui fait encore
16 milliards d'euros supplémentaires.
-
Par une augmentation de la TVA à 25%,
-
et d'autres shifts de taxes et charges,
on arrive à 95,4 milliards.
-
Ainsi, on arrive à un solde positif.
-
Ce modèle entraîne un gain de plus de
4 milliards pour l'Etat.
-
Ce pouvoir d'achat peut augmenter,
comme on le voit en Namibie.
-
Mais avec ce modèle statique,
on ne peut pas
-
faire de projection exacte
du pouvoir d'achat.
-
Mais ces personnes
tiennent aussi compte
-
des revenus restants
et des frais de l'Etat.
-
Le prix pour le lancement
du revenu de base est de 0 EUR
-
moyennant la privatisation de certaines
entreprises publiques.
-
Chers Pierre, Ismaël et Axelle,
êtes vous vraiment certains de ce modèle?
-
Oui.
Absolument.
-
Des économies sont réalisées de facto
-
sans que l'assistance
ne recule.
-
Car le système est beaucoup plus simple.
-
On commence en fait
d'une page blanche.
-
Il n'y a pas d' a priori ou d'idéologies
politiques.
-
Une fois encore,
pourquoi le ferait-on?
-
Pourquoi donnerait-on
aux riches un revenu de base?
-
Que quelqu'un m'explique
cette donnée simple.
-
Le revenu de base est pour tout le monde.
C'est ça la différence.
-
Certaines personnes ne comprennent pas
qu'en excluant les riches,
-
on exclut des personnes.
-
Un revenu de base n'exclut personne.
Ce n'est pas une lutte des classes.
-
Il s'agit de l'humain.
-
Ce problème est aussi réglé.
-
(Applaudissements)
-
Les politiciens ont peur
que si on stimule trop les gens,
-
ceux-ci n'émettent des revendications
et ne deviennent des citoyens actifs.
-
Ça, les politiciens en ont peur.
-
A Otjivero, on a pu voir ce processus
d' "empowerment".
-
Il devenaient acteurs et pouvaient même
dire au Président:
-
"si vous avez encore des doutes
sur le revenu de base,
-
venez donc discuter avec nous
à Otijvero."
-
Ce n'est pas vrai qu'on n'en parle
pas dans le milieu politique.
-
Beaucoup de politiciens en Allemagne,
en Suisse et au Canada en parlent.
-
Ce sera bientôt à l'agenda politique.
-
Un des problèmes avec le revenu de base
-
c'est que dans chaque parti,
il y a des partisans et des opposants
-
qui réagissent parfois de manière
très émotionnelle
-
et ça rend bien sûr les avancées
plus difficiles.
-
Parce que c'est difficile pour un parti
de trouver assez d'unité
-
à l'intérieur du parti
pour défendre cette idée.
-
Selon moi, ça prouve qu'il s'agit
-
d'une idée du futur et non du passé,
-
parce que cette polarisation gauche-droite
est une illusion.
-
Ça vient de notre système parlementaire
qui date du 19ème siècle.
-
Le seul parti belge qui parle du revenu
de base dans son programme
-
c'est le "piratenpartij".
-
Le message est:
"le revenu de base, maintenant!"
-
On en discute pas
d'un autre paradigme économique
-
ou d'une autre manière
de créer de la richesse,
-
parce que tout le monde est bloqué
-
par la peur de changer le système actuel,
-
parce qu'il faut fidéliser les électeurs
-
et que ceux-ci ne croient pas
au revenu de base.
-
Et chaque nouveau parti,
surtout s'il a des idées neuves,
-
est dangereux
et donc catégorisé comme un parti idiot,
-
qui vient raconter des âneries.
-
Et nous étions un parti très dangereux
dans ce sens
-
parce que nous avions en effet
une image forte,
-
nous avions tout bien préparé etc.
-
Duchatelet est aussi venu avec
une proposition claire en faveur du
-
revenu de base
avec son parti "Vivant".
-
Nous avons aussi
récolté beaucoup de voies.
-
Nous avions 1 voie sur 40 en 1999
pour un parti
-
qui n'est presque pas passé à la TV.
-
Donc c'est énorme.
-
Et juste après ces élections,
ici en Belgique,
-
on a immédiatement introduit
ce seuil électoral,
-
pour être sûr que nous n'y arriverions
pas la prochaine fois.
-
Sacrifier les travailleurs
au profit des riches.
-
Il est urgent d'instaurer
-
une politique progressive
de redistribution.
-
Et un nouveau système de
redistribution des revenus
-
dans lequel les gens ont
droit à la sécurité
-
de vivre dans la société moderne.
-
Si le revenu de base ne fait pas partie
-
de cette politique progressive,
-
on doit s'inquiéter, à juste titre,
de ce qu'il se passe.
-
Et c'est pourquoi cette utopie et ce rêve
sont important pour donner de l'espoir
-
et transmettre un message aux gens :
-
"on peut être optimiste et plein d'espoir".
-
"Indignez-vous, engagez-vous" dit-il
-
et je suis tout à fait d'accord avec ça.
"Réfléchissez sur
-
votre monde, votre existence,
votre job et votre vie
-
et essayez à partir de là de signifier
quelque chose dans le monde
-
et n'attendez pas qu'un leader
vous dise d'en haut :
-
"voilà comment ça doit se passer".
-
Si nous acceptons que la société
devienne de plus en plus inégalitaire,
-
et que l'insécurité augmente
pour beaucoup de monde,
-
c'est inquiétant.
-
Le revenu de base pourrait-il
contribuer à une société
-
avec moins de personnes
inquiètes et fâchées ?
-
Le revenu de base fait aussi surgir
beaucoup de nouvelles questions :
-
Que faire avec l'immigration,
-
s'il n'y a qu'en Belgique
qu'on reçoit un revenu de base?
-
L'instauration ne devrait-elle pas
-
être étudiée au niveau européen,
voire mondial?
-
Ou alors on tombe dans la pure utopie?
-
Je vous dirais: "ce n'est pas pensable
de ne pas le faire".
-
Parce que 8% des personnes produisent
en réalité tout ce qui est nécessaire.
-
Et les 92% restants, on doit leur trouver
n'importe quel travail,
-
dans une administration ou je ne sais où
pour leur donner de l'argent?
-
Donnons juste de l'argent
à tout le monde.
-
Les gens ont peur du système
de revenu de base.
-
Parce que cela ne se limite pas à une
centaine de dollars namibiens
-
pour les pauvres.
Ça touche à beaucoup de problèmes.
-
A chaque nouvelle idée
-
ou chaque idée qui recense les
vieux problèmes,
-
il y a une énorme opportunité
pour penser de façon ouverte.
-
C'est ma vie. Pas seulement mon travail,
mais ma vie.
-
Voilà un sujet dont parler lors d'un des
dîners de famille
-
qui vous attendent.
-
Si vous cherchez
des arguments supplémentaires,
-
vous trouverez encore plus d'info
sur notre page Facebook
-
sur le modèle de calcul
de Ismaël, Pierre et Axelle.
-
Et pour ceux qui pensent que
le revenu de base est une idée ridicule :
-
le droit de vote pour les femmes
l'était aussi il n'y a pas si longtemps.
-
Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter
une fin d'année chaleureuse
-
et une nouvelle année
remplie de surprises agréables.
-
Je vous revois avec plaisir jeudi 8 janvier
pour un nouveau Panorama.
-
Merci.